Canti ghjesali
Canti ghjesali
Description
Stances de Metastase
: Teco vorrei
: Chant responsorial interprété ici par Anton’Ghjuvanni Luiggi et pour la polyphonie par Sestu Carboni en siconda, Santu Massiani en bassu et Jacques Luiggi en terza.
Les Stances de Metastase sont chantées lors de la Semaine Sainte, pendant le Via Crucis. Elles font partie des hymnes et laudes contenus dans la Lira Sacra (recueil liturgique traditionnellement utilisé par les confrères et les fidèles).
Perdono Mio Dio
: Laude chantée sous la forme responsoriale (alternance d’une voix et pour le refrain de plusieurs voix à l’unission ou en polyphonie). Dans ce document, il est interprété à une voix, pour le couplet, et pour le refrain à deux voix à l’unisson par deux femmes de Pioggiola, Maddalena Volpei née Colombani et Chiaretta Consalvi née Canioni.
Pecadori pecadri
: Cette laude fait partie du rituel confraternel de la Semaine Sainte. Elle est chantée dans le Giunsani dans le seul village de Pioggiola après « E Cerche » à l’adoration de la Croix. Elle est interprétée dans ce document sous la forme responsoriale. Le refrain à une seule voix ouvre le chant. Il est suivi du couplet de nouveau à une seule voix puis, du refrain repris cette fois-ci en polyphonie. Il semblerait qu’il y ait donc ici, une inversion du schéma traditionnel de construction. Cette laude est interprétée par Anton’Ghjuvanni Luiggi et pour la polyphonie par AG Luiggi, Santu Massiani et Jacques Luiggi.
Stabat Mater
: Cette séquence a été composée par le moine franciscain Jacopone da Todi au 13ème siècle. Comme le Perdono Mio Dio, ce chant fait partie du rituel de la Semaine Sainte. Il est interprété pendant la procession circulaire: A Granitula. Chanté ici en polyphonie sans forme responsoriale par Sestu Carboni, Santu Massiani et Jacques Luiggi.
Campane
: Sonnerie de cloches pour les messes solennelles et festives. Sonnées notamment par Anton’Ghjuvanni Luiggi à a ciccona (bourdon), et Francescu Carboni à e chjuche (mezana et chjuca).
Dans son ouvrage « Les musiques de Corse », édité au édition Piazziola, Antoine Massoni décrit à la page 99 de son ouvrage, le processus de la sonnerie. Il faut rappeler la formation de percussioniste d’Antoine Massoni, qui s’était fortement impliqué dans l’analyse de la tradition campanaire, notamment celle de Pioggiola, où il avait lui-même participé aux sonneries festives.
» U Campanile est le plus grand instrument de l’île et c’est pour cette raison qu’il est si souvent oublié. Son rôle est d’assurer la transmission des messages. Au sein des villages, sa fonction est double, à l’usage des offices du culte mais également de la vie sociale. Il émet deux types de messages: centrifuge pour l’appel au rassemblement, et centripète ( qui rapproche du centre), pour donner l’alarme d’un danger ( incendie, guerre, épidémie..)
À son sommet, le clocher abrite généralement trois cloches d’où son nom de trillion :
« A ciccona ou a maiò » ( le bourdon),
donne la tonique et assure une battue régulière. Elle est mise à la volée par un sonneur qui tient un tempo lent afin de permettre les variations sur les deux autres cloches.
« A mezana » fait la seconde majeure et « a chjuca » la tierce majeure. Les deux sont sonnées par la même personne « à pichju martellu ». En actionnant les battants tenus soit directement à la main soit par l’intermédiaire d’une cordelette, le sonneur doit exécuter des variations en miroir, selon un code défini, afin que le message soit bien compris. « A ciccona » mise à la volée définit une battue ample pour laisser se développer les ornements de » A mezana » et de la « chjuca ». Sur ce tempo, le sonneur commence touojurs sur la « chjucca » et reprend la formule en inversant son attaque sur la « mezana ». Des formules binaires, ternaires, quinaires ou composées en 3/2/2…. selon l’improvisation, l’espace laissé par la « ciccona » ne permettant pas d’exécuter plus de huit frappes. »
Dio Ti Salvi Antonio
: Dans la Lira Sacra, ce chant est repertorié comme » canto popolare à S. Antonio da Padova ». Il est chanté à Pioggiola, lors de la fête de Saint Antoine, le 13 juin, au cours de la procession. La première strophe est construite sur la même mélodie que le Dio Vi Salvi Regina. La deuxième strophe est une variation sur le thème. Chanté en polyphonie avec en « siconde alternées » Sestu Carboni, Anton’Ghjuvanni Luiggi et Matteu Colombani, en « terza » Jacques Luiggi et, en « bassu » Santu Massiani et Anton’Ghjuvanni Luiggi. Santu Massiani précise quer chaque soir de la treizaine, il est de coutume de chanter trois ou quatre strophes.
Campane
: Sonnerie de cloches pour les messes solennelles et festives. Sonnées notamment par Pasquale Piegaya à a ciccona (bourdon), et Anton’ Ghjuvanni à e chjuche (mezana et chjuca).
Introitu musicale, organu
: Il s’agit d’une ouverture instrumentale à l’orgue régale pour introduire les versets de l’Ordinaire de la messe ( Kyrie Eleison, Gloria, Sanctus, Agnus Dei).
Le Kyrie Eléison
est chant en langue grecque, introduit dans la liturgie chrétienne au Vème siècle.
Les paroles sont les suivantes :
Kyrie eléison (Seigneur, prends pitié)
Christe eléison (Christ, prends pitié)
Kyrie eléison (Seigneur, prends pitié)
Il fait partie de la messe de morts.
Ce chant est un chant « à rispunsoriu », c’est à dire qu’il y a une « chjama » (appel), auquel répondent en choeur les confrères.
Le Gloria
ou « Gloria in excelsis Deo » en latin, est un chant de louange à la Sainte Trinité qui énumère les qualités des trois personnes divines.
Il vient après le chant d’entrée et le Kyrie Eleison. Il est chanté pour toutes les messes dominicales, les fêtes, les solennités sauf durant les temps de l’Avent et du Carême.
Le Gloria est un chant « à rispunsoriu », c’est à dire qu’il y a une voix qui fait la « chjama » et que le chœur de la confrérie lui répond.
Le Sanctus
est l’une des principales acclamations dans les Eglises dites » des origines « , c’est à dire principalement les catholiques et les orthodoxes.
On trouve ses deux premiers vers à l’intérieur du Te Deum. Le mot latin Sanctus est répété trois fois en début de chant pour magnifier la louange à Dieu et lui rendre gloire.
Ce chant a été introduit dans la messe dès le IIème siècle et sa forme n’a pratiquement pas changé depuis.
Voici les paroles:
Sanctus, Sanctus, Sanctus Dominus, Deus Sabaoth,
Pieni sunt caeli et terra gloria gloria tua.
Hosanna Hosanna in excelsis !
Benedictus qui venit in nomine Domini.
Hosana in excelsis !
L’Agnus Dei,
en latin «Agneau de Dieu», désigne Jésus-Christ dans son rôle de victime sacrificielle, vouée à expier les péchés du monde.
Ce chant fait partie de la messe des vivants.
Cette acclamation est récitée au cours de la messe juste avant la communion (sauf le vendredi saint et le samedi saint).
Plus précisément, il s’agit du chant qui accompagne la fraction du pain auparavant consacré. Son origine se trouve dans l’Évangile selon Jean. C’est une citation de Jean le Baptiste : « … il vit Jésus venant à lui, et il dit : Voici l’Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde » (Jn 1,29.)
« Agnus Dei, qui tollis peccáta mundi, miserere nobis.» x2
« Agnus Dei, qui tollis peccáta mundi, dona nobis pacem.»
« Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, prends pitié de nous. » x2
« Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde, donne nous la paix. »
Nanna di Pioggiola
: La tradition populaire de Pioggiola a fait sienne la pastorale de Noël pour la naissance de l’enfant Jésus qui figure dans la Lira Sacra comme beaucoup d’hymnes et laudes précédemment rencontrés. Les musiciens de A Cumpagnia se sont associés aux chanteurs pour donner cette interprétation instrumentale. À la cetera ; Nando Acquaviva, aux « pirule » et « pivane » Tonì Casalonga, aux « casselle » et tambourins Antoine Massioni.
Campane
: Comme souvent après l’Ite missa est, une sonnerie de cloches à toute volée.
L’ensemble de ces documents renvoient au travail de recherche avec les chantres de cette haute vallée, mémoires vivantes de la tradition du Ghjunsani auxquels nous restons infiniment reconnaissants. Ces collectages ont provoqué non seulement un long travail de reconstruction des messes mais ont également contribué à revivifier la tradition liturgique de la pieve. Une grande partie de ces chants ont fait l’objet d’analyses et ont donné lieu à une publication sous l’autorité scientifique d’Annie Goffre: « Contributions aux recherches sur le chant corse ». Vingt ans plus tard, cette même traidition a fait l’objet d’une seconde publication sous le très beau titre: « Trè voci per pensare il mondo » d’Ignazio Macchiarella.
Commentaire réalisé par Nicole Casalonga assistée par Josepha Geronimi.
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