Médiathèque

Anghjula Maria Leca, improvisatrice du canton de Guagno, 1990

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    00:00:00 - Lamentu di Guagnu
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    00:05:05 - Canzona pa u matrimoniu di u so figliolu Santu
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    00:16:33 - A Ghjallinella
Durée totale du document :
00:28:36
Interprète(s) :
Anghjula Maria Leca
Document N° :
CCV000020
Enregistrement
Lieu de l'enquête :
Ortu
Année :
1990
Date :
1990-08-26
Fiche N° :
43
Enquêteur(s) :
Nicole Casalonga
Informateur(s) :
Anghjula Maria Leca
Personne morale :
Voce Cumune
Langue(s) :
corse et français
Commentaire sur la langue :

Variété dialectale des deux Sorru.

« L'entretien est ponctué de commentaires avec ses enfants et ses brus qui ce jour-là étaient autour d'elle. J'ai été fortement impressionnée par la beauté du village d'Ortu et par la sérénité qui se dégageait de cette magnifique improvisatrice qui m'accueillait au milieu de sa famille réunie. »

1910, Anghjula Maria était née avec le siècle. Elle pratiquait son métier de bergère sur un vaste territoire entre la plaine du Liamone et le lac de Creno où elle se rendait avec famille et bêtes pour l'estive. Improvisatrice comme le sont souvent les hommes et femmes de la vie pastorale, Anghjula Maria n'a jamais chanté ni n'aimait chanter de voceru. Elle célébrait les circonstances heureuses de la vie. Madame Bonifacj sa fille, me disait récemment pour confirmer la prédilection de sa mère à célébrer la vie : « vous savez, era savia donna » : « elle était sage femme et d'ajouter : « maman disait « Ziteddi quantu n'aghju coltu » des enfants combien en ai-je cueilli. Elle les cueillait comme les fleurs de la vie.

En guise d'accueil, Anghjula Maria Leca improvise. Elle se situe ainsi dans son espace, dans son territoire, dans sa lignée indiquant son appartenance à la caste des poètes improvisateurs, ses ascendants.

Elle chante ensuite sur l'air de la Rustaghja, A Pisticcina qui décline les mets que l'on mange traditionnellement. A pulenta, a pisticcina, u caprettu, i fasgioli.

Vient ensuite, l'improvisation qu'elle avait dédiée à son fils Santu pour son mariage. C'est le récit de sa vie de femme et de bergère accomplissant sa destinée sur le territoire duquel elle participe avec sa famille et ses bêtes. Dans ce « micro cosmos » entre plaine et montagne, arpenté, scruté à longueur de jour, dont elle nomme les lieux avec la connaissance respectueuse de ceux qui le pratiquent quotidiennement et en vivent. Soucieuse de la lignée, elle clôture son improvisation en assignant à ses enfants la tâche à accomplir, celle de relever près du cerisier, la petite maison du lac de Creno, où elle passa « ses jours les plus beaux ». Et termine en leur offrant « comme un livre ouvert » son cœur de mère aimante et vénérée.

Elle justifie l'oubli d'un couplet par son grand âge. Elle aura au mois de février 80 ans et son époux en a 88 ans. Elle donne le nombre de ses enfants et petits-enfants : 7 enfants, 21 petits-enfants et 5 arrières petits-enfants. Avec sa famille, elle peut peupler le village d'Ortu.

Elle évoque ensuite la transhumance et le travail de son beau-père qui parcourait les villages alentours pour vendre le fromage. Elle donne des indications sur la valeur des denrées à l'époque et sur le troc. Il échangeait 3 kilos de fromage pour 1 litre d'huile. 1 kilo de fromage pour 2 kilos de farine de châtaigne. 1 cabri pour un morceau d'étoffe. Elle ne se rappelle plus la valeur du quintal de blé.
Elle n'est jamais allée à la messe parce qu'elle n'en avait pas le temps.

Elle chante enfin A ghjallinella dont elle donne la signification à la fin de l'entretien. Il s'agit d'une complainte métaphorique qu'un jeune-homme partant pour trois ans au service militaire adresse à sa fiancée laissée au village.
Sa fille, madame Bonifacj me disait récemment que cette chanson avait été transmise à sa mère par le dernier chanteur de Muna, surnommé U castratu. Il faut également souligner que ce chant avait été enregistré par Félix Quilici en 1960 et gravé sur un des quatre disques du coffret édité par la BNF paru en 1980.

Suivent des strophes (i tarzinelli) qu'elle a improvisées en différentes circonstances. Elle exhorte ses enfants présents ce jour-là à improviser quelques strophes. Elle raconte comment elle a eu le premier prix en 1955 à la foire du Niolu.

Commentaire réalisé par Nicole Casalonga assistée par Sarah Mallet.

Description et Commentaires
Tags :

Anghjula Maria Leca, a pisticcina, Ortu, A ghjallinella, u scambiu.

Original
N° Inventaire :
NC025_1
Magneto :
NA
Support :
Cassette
Micro :
NA
Stéréo :
oui
Dolby :
non
Transcription intégrale :
Oui
Durée (hh:mm:ss) :
00:28:36
Vitesse :
NA
Restauration :
NR/Eq
Copie
Dossier archive :
Num
Lieu de dépôt :
Pigna
Ajouté le: 2010-05-19 19:17:17    Vues: 2720

Commentaires  

 
+1 #3 leca toussaint 02-03-2011 22:13
je remercie tout ceux qui on participer et qui continu a faire revivre des chants improvisé d'une personne qui est ma mère .jais ré écouté ces poésies je l'avoue avec la l'arme a l'œil la chanson pour le mariage de son fils santu c moi.merci au centru culturale pour faire revivre par la chanson nos chers disparus
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+1 #2 Médiathèque CCVOCE 03-02-2011 16:35
Si vous le souhaitez vous pouvez contacter Nicole Casalonga au Centre Culturel Voce au 04.95.61.73.13. Madame Casalonga avait adressé l'enregistrement de l'entretien avec Madame Leca à sa fille madame Bonifacj qui devait faire copie de ce courrier aux différents membres de sa famille. Cet enregistrement était accompagné d'une copie de la communication faite par Nicole Casalonga aux rencontres Scopre à Marignana (publication dans les actes des rencontres de 2006). Vous pouvez l'obtenir auprès de monsieur Paul Ceccaldi, président de l'associu culturale de Marignana. Par ailleurs, FR3 avait réalisé 2 émissions dont une avec Petru Leca. N'hésitez pas à nous contacter pour plus d'informations.
Cordialement.
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0 #1 Poli 15-01-2011 14:20
Anghula Maria est la soeur de mon père. Dans mon blog, je parle de toute ma famille ...etc.. et je cherche justement des enregistrement audio pour illuster un montage photo que je vais faire..Comment "récupérer" ces témoignages audio que vous avez? J'ai le reportage qui avait été fait pr le magazine "Ghjenti", des photos mais ces enregistrements audio seraient, très importants pour moi et ma famille car ils sont notre mémoire familiale et mes enfants et cousins seraient heureux d'entendre leur tante, leur mère, transmettre ce patrimoine par une des leurs. Merci beaucoup.
Pace e Salute a tutti
Marta Poli
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